Plan de contingence national sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement Anticiper les catastrophes liées au dérèglement climatique
Plan de contingence national sectoriel Eau, Hygiène et
Assainissement
Anticiper les catastrophes liées au dérèglement climatique
Le
ministère de l’Agriculture, l’Eau, l’Elevage, la Pêche, chargé des Ressources
halieutiques, en collaboration avec l’UNICEF et l’USAID, a organisé mercredi 03
octobre dernier, sous les lustres du Sheraton, un atelier au cours duquel il
était question de mettre à jour et de valider le plan de contingence national
sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement, mis en place par notre gouvernement,
dans les années 2014. Celui-ci, d’une importance capitale pour notre pays,
permettrait non seulement, selon les connaisseurs, aux différents
services impliqués dans la gestion des crises, d’anticiper les
catastrophes dues aux changements climatiques mais servirait aussi à coordonner
d’une manière efficace les secours apportés aux populations les plus touchées.
La
sécheresse récurrente, les inondations et les pluies diluviennes engendrées par
les changements climatiques, que connait la république de Djibouti, ces
dernières années, constituent des défis majeurs auxquels notre gouvernement
doit faire face pour secourir les populations vulnérables touchées par les
intempéries.
L’atelier,
lancé le mercredi 3 octobre dernier par le ministre de l’Agriculture,
l’Eau, l’Elevage, la Pêche, chargé des Ressources halieutiques, Mohamed Ahmed
Awaleh, consistait justement à mettre à jour et à valider les anciens textes du
plan de contingence national sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement, mis en
place par notre gouvernement, dans les années 2014.
L’événement,
qui a eu lieu au Sheraton, a regroupé sur place, outre le ministre Mohamed
Ahmed Awaleh, la directrice du département hydraulique rurale du MAEPE-RH,
Souad Souleiman Ahmed, la représentante-résidente de l’UNICEF à Djibouti,
Djanabou Mahonde, son homologue de l’USAID, Rabihah Mateen, des
représentants de l’UE, du FAO, de la santé publique, de la voirie de Djibouti,
ainsi que les acteurs institutionnels de la prévention et de gestion des
catastrophes. Citons notamment la direction générale de la météorologie; tous
les départements du ministère de l’agriculture, concernés par problèmes de la
sécheresse et des inondations; les autorités régionales et préfectorales qui
font face en premier aux problèmes qui se produisent au niveau des
populations rurales affectées par la sécheresse et des fois par les pluies
dévastatrices et les inondations;…etc.
Rappelons
que la réalisation de ce plan de contingence a bénéficié de l’appui
technique de l’UNICEF et du soutien financier de l’USAID. Il viendra en
complément au plan national ORSEC.
L’eau et l'assainissement, deux éléments essentiels à
la survie de l’homme au stade initial d'une situation d'urgence
Lors de la cérémonie inaugurale de cet atelier, la
représentante résidente de l’UNICEF au pays, Djanabou Mahondé, qui a pris la
parole la première, a souligné d’emblée que l’eau et l'assainissement sont deux
éléments essentiels à la survie de l’homme au stade initial d'une situation
d'urgence. «Les personnes, en particulier les enfants, en situation
d’extrême vulnérabilité sont généralement beaucoup plus exposés et sensibles
aux maladies, parfois mortelles, notamment celles en lien avec l’eau et
l’hygiène», a-t-elle ajouté.
La
responsable onusienne a indiqué que les inondations qui ont frappé le pays en
mai dernier démontrent que la République de Djibouti n’est pas à l’abri d’une
urgence. «Une catastrophe naturelle peut se déclencher à tout moment. Il est
donc important d’être préparé pour pouvoir répondre à ces situations
particulières», a-t-elle dit avant de réitérer l’engagement de l’UNICEF à
continuer l’appui des acteurs nationaux dans la préparation, les réponses et la
coordination aux urgences du secteur eau, assainissement, hygiène.
La représentante
de l’USAID Rabihah Mateen, qui lui a succédé au micro de la tribune,
a tenu des propos similaires.
A son
tour, la directrice de l’hydraulique rurale du MAEPE-RH, Souad Souleiman Ahmed,
a mis l’accent sur les effets grandissants du changement climatique,
à savoir la sécheresse, la recrudescence du flux migratoire et les inondations
qui contribuent à augmenter de manière significative la vulnérabilité des
populations.
Elle a
rappelé en outre que le ministère de l’agriculture par le biais de la DHR a
procédé les deux années précédentes à la validation d’un plan de stratégie de
l’assainissement d’individuel (PSAI) et d’une stratégie nationale de la
gestion participative des points d’eaux en milieu rural. Ce qui a permis,
a-t-elle précisé, de mettre à la disposition des autorités nationales,
régionales et les acteurs du secteur, un outil opératif de planification de
l'assainissement individuel et d’une bonne gestion des points d’eau en milieu
rural.
«Le
plan garanti l’accès à l’eau potable, assure la disponibilité des installations
sanitaires, et la promotion des bonnes pratiques d’hygiène aux populations
affectées par des situations de crise», a-t-elle lancé à l’endroit de ses
interlocuteurs avant d’annoncer que cet atelier sera assorti d’une formation
sur l’évaluation rapide en cas d’urgence, qui constitue, une des activités
prioritaires définie dans le Plan de Contingence en matière le renforcement de
capacité se déroulera du 07 au 10 Octobre prochain au Palais du Peuple.
Pour
clôturer cette série de discours, le ministre de l’Agriculture, de l’Eau,
l’Elevage, la Pêche, chargé des Ressources Halieutiques, Mohamed Ahmed
Awaleh, qui est un fin connaisseur de ce sujet d’actualité, a fait un cours
magistral à ses interlocuteurs sur les changements climatiques et le thème
‘‘plan de contingence nationale Eau, Hygiène et Assainissement’’.
Il nous a
appris que depuis la création de la direction de la météorologie à Djibouti, en
1901, c’est la première fois qu’un cyclone pénètre au niveau du Golfe d’Aden,
et de la Mer Rouge. «Les cyclones on ne les trouvait que dans les zones
intertropicales au niveau du Pacifique et de l’Océan Indien» ajoute-t-il.
Et de
poursuivre, «Les effets que nous avons eu de ces cyclones ont eu des
retombées néfastes au niveau de la pluviométrie diluvienne que nous avons comme
les jours où il y a eu le cyclone SAGAR qui s’est abattu à 150 Km de nos rives.
Donc tout peut arriver!»
Le
ministre Awaleh a mis l’accent sur l’utilité de l’eau lors de la prévention et
de la gestion des crises. «C’est de l’eau dont l’homme a besoin, lorsqu’il y
a vraiment une catastrophe», a-t-il martelé avec insistance devant
son auditoire.
Par la
suite, il a exhorté la direction de l’hydraulique rurale à créer des services
de dépannages décentralisés, dans les régions de l’intérieur. «Nous allons,
nous gouvernement, vous appuyer dans ce sens pour qu’on ait des services de
dépannages à proximité des populations qui risquent d’être affecté pour les
sécheresses et les inondations» lance-t-il à l’endroit des représentants
des différents départements de son ministère présent à cet atelier.
Le
ministre de l’agriculture n’a pas manqué de remercier l’UNICEF et de féliciter
la directrice de l’hydraulique rurale pour leurs programmes de solarisation des
forages.
«Parmi
les 135 forages que nous avons sur l’ensemble du territoire, je sais qu’avec
l’appui de l’UNICEF, 2/3 sont déjà solarisés. Continuez dans cette voie!
D’autres bailleurs de fond ici présent peuvent aussi s’associer», a-t-il
conclu.
Rachid
Bayleh
Ils
ont dit……
Djanabou Mahonde,
Représentante-résidente de l’UNICEF à Djibouti
«Le plan WASH permettra une meilleure planification et
un suivi plus rapproché des activités»
Il est
important de souligner que le document est le fruit d’un processus consultatif
et participatif, impliquant tous les acteurs WASH du pays. Il est conçu comme
un outil vivant qui doit être revu et mis à jour avec l’implication de toutes
les parties prenantes de façon régulière. Ceci permettra de tenir compte de
changements éventuels au niveau du contexte et mettre à jour les scénarios
prévus. Ces exercices réguliers permettront aussi de planifier et faire le
point sur les stocks de contingences et d’avoir des capacités humaines prêtes à
répondre rapidement aux besoins immédiats des populations potentiellement
affectés. Ce plan de contingence qui s’inscrit dans les plans nationaux
existants, démontre un engagement important des différents acteurs gouvernementaux
et non-gouvernementaux. Dans ce contexte, il faut souligner l’importance d’un
cadre de coordination avec la participation de tous les acteurs du secteur Eau,
Assainissement et Hygiène qui permettra une meilleure planification et un suivi
plus rapproché des activités dans le cadre de la préparation et la réponse à
l’urgence».
Ministre de l’Agriculture, l’Eau, l’Elevage, la Pêche, chargé des Ressources halieutiques
«Notre planète bleue est entrain de se réchauffer»
Considérons le changement climatique comme des données
permanentes de notre vie, de la vie au niveau de toute la planète. Peut importe
ceux qui ont émis les émissions de gaz carboniques, nous partageons une seule
planète. La planète bleue est entrain de se réchauffer. Pour vous donner
quelques chiffres:
Depuis 1870, l’atmosphère s’est considérée, comme un
grand réservoir qui absorbe une certaine quantité de CO2. celui-ci qui est
composée de plusieurs couches, peut absorber, 3 200 000 000 de
tonnes de CO2. Entre 1870, le début de la révolution industrielle et 1970, nous
avons déjà consommé 870 000 000 de tonnes. Entre 1970 et 2014 :
1 250 000 000 de tonnes ont été déversé dans l’atmosphère. Il ne
reste que 1 200 000 000 de tonnes à consommer. dans 30 ans, au
rythme 50 000 000 de tonnes/an, le réservoir atmosphérique ne pourra
plus absorber, la température va donc augmenter.
Tout ça c’est pour vous dire que nous ne maitrisons
pas la situation. Nous sommes obligés de nous adapter en changement
climatique parce que nous avons une population, des enfants à nourrir, une
société qui se développe. En Indonésie où il y a eu actuellement des pluies
diluviennes mais aussi une Tsunami, la première chose que les secouristes
avaient demandée était l’eau. Donc, il va falloir dans ce pays à écosystème
aride, balloté par la sécheresse, et des fois par les inondations, se préparer
à toutes éventualités comme dit le plan de contingence. Nous avons décidé déjà
il y a 3 ans, d’arrêter, de retenir et de conserver l’eau de surface qui se déverse
dans les plaines ou dans la mer. Nous avons dit à chaque endroit ou il a un
forage, il faut mettre des retenus d’excavations, et créer des citernes
enterrés. Notre pays connaît une pluviométrie assez intéressante, la plupart
des forages se reposent ‘et les populations de l’intérieur bénéficient des
retenues et des citernes enterrées. C’est donc lorsqu’il y aura une longue
sécheresse, que les forages pourront vous sauver».
Souad Souleiman Ahmed
Directrice du département hydraulique rurale du MAEPE-RH
«Le plan est une sorte de sous-plan sectoriel de la planification d’urgence à
l’échelle nationale»
Le plan de
contingence national sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement s’insère dans le
mécanisme national en Place de Gestion des Risques et des Catastrophes. Le
SEGRC est l’instance permanente de gestion, de coordination, d'exécution et
d'appui des programmes et actions de gestion des risques et des catastrophes
dans le pays. Le plan est une sorte de sous-plan sectoriel de la planification d’urgence à
l’échelle nationale. Grâce à des caractéristiques détaillées spécifiques au
secteur, il renforce ainsi le cadre institutionnel existant, sous la
coordination et sous la tutelle du SEGRC. Notamment, il précise les
engagements/obligations, les capacités et les moyens du secteur WASH en termes
de préparation et de réponse d’urgence aux crises qui toucheront le pays.»
Propos recueillis par Rachid Bayleh
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