Portrait : Abayazid Ali Dahabli Un artiste aux doigts magiques
Portrait :
Abayazid Ali Dahabli
Un artiste aux doigts magiques
Cette semaine, nous vous
présentons le portrait d’un artiste multidisciplinaire connu et apprécié de
nombre de mélomanes. Jouer la guitare, le piano classique, l’orgue, le oud, les
percussions, parolier compositeur de mélodie et de musique. Rien n’a de secret
pour lui. De ses doigts magiques et de sa voix unique en son genre, il a fait
presque le tour du monde en participant à plusieurs festivals internationaux qui
ont eu lieu aux Etats-Unis, au Canada, en Europe et en Afrique. L’homme c’est
Abayazid Ali Dahabli l’enfant de quartier 3.Un spécialiste de la musique
nomade. Un génie. Une vraie bête de scène qui fait partie des artistes, les
plus appréciés à Djibouti mais également par la diaspora.
Toujours
souriant, très actif et très accueillant dans la vie courante. Abayazid Ali est
un artiste engagé. Un vrai. Originaire
du village de Sagalou situé à quelques kilomètres de la ville de Tadjourah, Abayazid
Ali Dahabli de son vrai nom Mohamed Ali Mohamed est né le 12 juin 1975 à
Djibouti, au quartier 3. Il est un produit purement djiboutien
car il parle couramment presque toutes les langues nationaux: l’afar, le
somali, l’arabe et le français, mais aussi l’oromo et l’amhara. Et ce n’est pas
tout. Il maitrise aussi d’autres langues universelles : la chanson et la
musique. Chanter, jouer la guitare et le piano Abayazid ne fait que cela tous
les jours. Laissant chaque fois traîner derrière lui sa belle voix.
La vie artistique du célèbre chanteur, musicien, compositeur et
parolier commence d’ailleurs très tôt. Une flamme qui s’est allumée dès ses années
tendres. C'est à l'âge de 11 ans, alors
qu’il était encore écolier qu'il s’engagera dans le groupe de l’UDC (Union pour
le Développement Culturel) pour apprendre de la danse folklorique. En peu de temps, il maitrisa les pas des différentes figures
chorégraphiques des danses Afar. L’année suivante, il se lança dans le domaine théâtral et monta sur la
scène pour la première fois en jouant plusieurs sketchs au
théâtre des Salines avec ce même groupe. Nous
sommes en 1988. Le ministère de la Jeunesse, des Sports et des Affaires
Culturelles organise un concours de chant intitulé «1ière
chance sur scène». Abayazid fait partie des jeunes artistes qui ont franchi
l’étape de la présélection. Âgé de 13
ans seulement, il est le plus jeune participant à ce concours, il se produit
sur scène seul avec un micro dans la main pour chanter devant un publique pour
la première fois. Malgré le trac le jeune
Abayazid enflamme la salle. Et le jury de cette soirée n’a eu aucune peine pour
lui discerner le 1ier Prix. Auréolé de son succès, ce sera la
consécration sans équivoque qui consolidera le jeune artiste dans son choix. Et
l’encourage à envisager à faire carrière. «Je rêvais pour trouver un instrument pour
apprendre à jouer la musique surtout le piano et la guitare. Et par hasard, le
prix que j’ai reçu, fut un piano! Vous ne pouvez pas imaginer comme j’étais
heureux cette nuit là lorsque j’ai décelé le prix de son emballage!» nous
révèle-t-il en souriant. Confiant, il fonce avec un seul
objectif: confirmer son talent et apprendre à jouer cet instrument qu’il venait
juste de recevoir. C’est ainsi
que la carrière artistique d’Abayazid Ali débuta.
Par la suite il évoluera dans sa carrière et touchera un peu à tout. Quelques années lui ont suffit pour maitriser les
instruments de musique comme le piano et la guitare. En 1990, Abayazid a déjà
dans son palmarès une cinquantaine de chansons. Bien à l’aise dans la musique
et persuadé d’y trouver sa voie, le jeune et prometteur artiste envisage
d’investir de grandes scènes. Il y renforcera son talent, travaillera sa voix
sous l’aile protectrice du ministère de la Culture et du CCFAR (Centre Culturel
Français Arthur Rimbaud) qui y décèlent très rapidement les prémisses d’une
nouvelle étoile de la musique djiboutienne. L’ascension très remarquée du jeune
artiste multidisciplinaire leur donnera raison. Une reconnaissance qu’il ne
boude pas. Car avec leur appui il bénéficiera en 1990 un stage de danse
contemporaine africaine au Kenya. Puis en 1993 dans le cadre de la promotion
culturelle, il fait une tournée en France, Allemagne et Suisse. Il franchit un nouveau palier sur la voie des artistes internationaux.
Puis
en 1994, il réalisera son 1ier album intitulé CAMAR qui signifie «MA BIEN AIMEE» dans la langue afar. Désormais, ses prestations ne laissent personne indifférent,
de nouveaux fans rejoignent les rangs et CAMAR
connu un réel succès.
L’année suivante il a été sollicité à
participer à un grand concert de la francophonie au théâtre des Salines à
Djibouti, organisé par l’OIF (Organisation International de la Francophonie).Il
bénéficie d’un capital de sympathie très encourageant. Dont on peut apprécier
la symbolique à travers le nombre et le profil de ses aînés (compositeurs en
premier) parmi lesquels Alwan Bourhan, Farada, Houmed Dimbio, Dileyta Youssouf,
Moussa Dimbio, Youssouf Goura et Aydarous Abdi, qui lui consacrent une
attention toute particulière. Et n’ont pas hésité à collaborer à la réalisation
de ses autres albums: «DIKHIL MANDARA»
qu’il a dédié à la ville de l’unité nationale Dikhil en 1996 «SISMO» en 1997, «GINILI» ou "la sorcellerie" en
1999 et enfin «ROBOW RADAY» en 2001 sont
des exemples concret de cette collaboration.
Durant la décennie 2000 à 2010, il commence à se produire un
peu partout dans le monde : Addis-Abeba (Ethiopie), Asmara (Erythrée), La
Cote d’Ivoire, la Belgique, le Burkina Faso, Stockholm (Suède), Bucarest
(Roumanie), l’Algérie, Dakar, Saint Nazaire (France), Ottawa (Canada).
Actuellement il
prépare son 6ième Album et compte faire une
tournée en Europe et aux Etats Unis. Bon courage l’ami, nos cœurs sont avec
toi !
Rachid
Bayleh
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