Journée mondiale de l'alimentation
Djibouti:
Des innovations technologiques pour éradiquer
la malnutrition
A l’instar du reste du
monde, Djibouti a célébré hier la journée mondiale de l’alimentation. Placée
sous le haut patronage du président de la République Ismail Omar Guelleh,
l’édition 2018 a coïncidé avec la signature d’un protocole de coopération
technique portant sur le palmier dattier, entre la FAO et le ministère de
l’agriculture, de l’eau, de la pêche, de l’élevage et des ressources
Halieutiques (MAEPE-RH). Cette année,
c’est la localité de Douda dans la sous préfecture de Damerjog de la région
d’Arta, qui a abrité la cérémonie commémorative de cette journée. Le PAM, la
FAO, et l’Unicef, se sont associés au MAEPE-RH pour mettre en valeurs les
différents produits agricoles et de pêche des coopératives de la région d’Arta.
Comme chaque année à la mi-octobre, le MAEPE-RH organise en
collaboration avec ses partenaires officiels, la journée mondiale de
l’alimentation. L’édition 2018 est placée sous l’égide du président de la
république Ismail Omar Guelleh, qui s’est rendu tôt dans la matinée d’hier à
Douda où à lieu la cérémonie de célébration de cette journée. Le thème retenu
cette année est assez évocateur «Agir pour l’avenir : La faim Zéro en
2030, c’est possible», il sensibilise l’opinion internationale pour combattre
l’insécurité alimentaire.
Au fil de l’événement
Outre le chef de l’Etat et le ministre organisateur,
l’événement a vu la participation du ministre délégué à la
Décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis, du représentant résident
de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO,) Dr. Pissang Tchangai, de la coordinatrice résidente par intérim du
système des nations Unies et représentante de l’UNICEF, Djanabou Mahonde, du
préfet d’Arta Abdillahi Darar Okieh, du sous préfet de Damerjog, Abdou-Chahid
Nour Youssouf, des parlementaires, des élus locaux, et de plusieurs autres
personnalités aussi bien religieuses que militaires du pays.
Sise à quelques kilomètres au Sud de la capitale, la sous préfecture
de Damerjog dans la région d’Arta, dont la localité de Douda fait
partie, a été pendant des années non seulement une pionnière en matière de
pêche mais aussi dans les domaines de maraîchage et d’agriculture oasienne. Les
coopératives agricoles de cette région inondaient alors le marché de la
capitale en tomates fraîches et autres melons succulents. Les différents
sociétés et associations de pêcheurs de crustacées et de poissons de Damerjog
alimentent avec leurs produits Djibouti. Hier, c’est dans ce village que le
MAEPE-RH a choisi pour organiser l’édition 2018, de la journée mondiale de
l’Alimentation.
L’endroit abrite des jardins vastes qui produisent une grande
quantité de produits maraichères et des dattes de plusieurs variétés de notre
pays. Cette occasion a donné lieu à une véritable foire au cours de laquelle
les produits locaux ont été exposés, chaque terroir ayant son stand.
A son arrivée sur les lieux le Président de la république a été
accueilli sous les rythmes de différentes danses folkloriques du pays, par le
ministre de l’agriculture Mohamed Ahmed Awaleh entouré du préfet d’Arta
Abdillahi Darar Okieh et des parlementaires issus de la région.
Après la lecture d’un verset du Saint Coran, la cérémonie a pu
débuter.
Le doyen des agriculteurs du pays a pris la parole le premier. Dans
son message de bienvenue, Abdallah Chirwah Djibril a remercié le Président de
la République et son gouvernement pour leurs actions visant à promouvoir
l’agriculture djiboutienne. «Nous sommes
conscient des efforts que vous menez pour que les agriculteurs de notre pays
puissent avoir la technologie et l’eau nécessaire malgré les changements
climatiques, pour produire et subvenir à leurs besoins», a-t-il lancé à
l’endroit des officiels assis sous la tante.
C’était
ensuite au tour du représentant de la FAO à Djibouti de prendre la parole
au micro. Dr. Pissang Tchangai a mis l’accent sur la stratégie
de sécurité alimentaire qui selon lui vise à accroitre la production agricole
nationale. «Cette volonté engagée est clairement exprimée dans la Vision
2035», a-t-il dit avant de réaffirmer le respect des engagements
pris par la FAO envers le gouvernement djiboutien dans la lutte contre la faim
et l’amélioration de la sécurité alimentaire du peuple djiboutien.
La représentante résidente par intérim du
système des Nations Unies, Djanabou Mahondé, a tenu des propos similaires.
Puis, le ministre de l’Agriculture, de l’Eau, de la Pêche, de
l’Elevage et des Ressources Halieutiques, Mohamed Ahmed Awaleh, et son collègue
en charge de la décentralisation, Hamadou Mohamed Aramis, ont tour à tour
pris la parole. L’un et l’autre ont fait état des efforts entrepris
par leurs départements ministériels respectifs dans la lutte contre la
faim et l’insécurité alimentaire.
Ils ont respectivement mis en exergue la collaboration qui
existe entre leurs départements ministériels pour lutter contre la soif dans
les régions rurales du pays.
Projet de coopération technique portant sur ‘‘le palmier dattier’’
Avant le discours du Président de la République, le représentant de
la FAO et le ministre de l’Agriculture ont procédé à la signature
d’un projet de coopération technique portant sur ‘‘le palmier dattier’’. Cette
dernière permettra de renforcer le développement de l’agriculture oasienne.
Grace à un appui technique de la FAO, le laboratoire de culture in vitro
passera d’un stade de recherche-développement à celui d’une production à grande
échelle de type industrielle annuelle de dix mille vitroplants dattiers.
Pour clôturer cette série de discours, le président de la république
Ismail Omar Guelleh s’est exprimé le dernier. Dans son intervention, le chef de
l’Etat s’est dit réjoui des résultats positifs des efforts engagés dans le
milieu rural où les enfants scolarisés bénéficient d’une prise en charge
étatique en matière d’alimentation.
«Conscient des contraintes liées à son climat, notre pays qui est
confronté à une des pluviométries les plus faibles au monde, a opté pour le
développement de programmes adaptés à notre écosystème aride notamment la
culture du palmier dattier, l’introduction de caprins de race améliorée pour
augmenter la production laitière et la promotion de l’aviculture dans
différentes régions du pays», a déclaré le Président Guelleh dit-il à ses
interlocuteurs, avant de décrire le palmier dattier comme une source de denrée
riche en vitamine.
Pour conclure, le chef de l’Etat a exhorté notre communauté à
exploiter davantage toutes les sources disponibles, notamment celles présentes
dans nos mers, pour accroître nos dispositions en termes d’alimentation.

Bref, le Président Ismaïl Omar Guelleh a visité les stands sur
lesquels les différentes associations et coopératives agricoles et de pêche de
cette région ont étalé leurs productions.
Rachid Bayleh
Le
président de la République
Ismail
Omar Guelleh
«La culture du
palmier dattier est devenue une priorité du gouvernement dans le cadre du
programme nationale de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté»
«Par ce thème ‘‘AGIR POUR l’AVENIR. La Faim ZERO EN 2030, c’est
possible’’, la Journée Mondiale de l’Alimentation vise à déterminer des
actions concrètes pour lutter contre la faim et la malnutrition plus
particulièrement en milieu rural.
L'élimination de la faim est, avant toute autre
considération, une question éthique car sauver des vies est une priorité
absolue.
Pour atteindre cet objectif d'élimination de la faim dans le
monde, le défi est, donc, immense car au moment où je m’adresse à vous, plus de
821 millions de personnes souffrent de la faim et de la malnutrition. Quatre-vingt
pour cent des pauvres dans le monde vivent dans les zones rurales où ils
dépendent de l’agriculture, de la pêche, ou de l’élevage.
Le changement climatique constitue, à ce jour, la menace
principale sur les ressources naturelles et les réserves alimentaires
mondiales. C’est pourquoi l’objectif de Faim Zéro implique indubitablement, une
transformation de nos modes de consommation et de nos modes de production à
l’échelle nationale, régionale et internationale.
Conscient des contraintes liées à son climat, notre pays qui
est confronté à une des pluviométries les plus faibles au monde, a opté pour le
développement de programmes adaptés à notre écosystème aride notamment la
culture du palmier dattier, l’introduction de caprins de race améliorée pour
augmenter la production laitière et la promotion de l’aviculture dans différentes
régions du pays.
En ce qui concerne la mise en valeur du Palmier Dattier, il
convient de mettre en exergue que cet arbre, par sa constitution génétique, est
celui qui est le mieux adapté aux sécheresses chroniques et salinité des eaux
et des sols qui prévalent dans de nombreuses régions de notre pays. Il était donc tout fait naturel que notre
choix se porte sur cette culture de type oasienne.
Convaincu de ses intérêts multiples, la promotion de la
culture du palmier dattier est devenue une priorité du gouvernement dans le
cadre du programme nationale de sécurité alimentaire et de lutte contre la
pauvreté. Cette volonté politique s’est traduite par l’extension de zones phoenicicole
et la mise en place d’un laboratoire de multiplication in vitro du palmier
dattier.
Entièrement financé par l’Etat, ce laboratoire utilise les
techniques les plus modernes de biotechnologie végétale basée sur la culture in vitro pour assurer la
multiplication en masse et la diffusion rapide des variétés de palmier dattier de grande qualité
nutritionnelle et de haute valeur
marchande telles que Khalas, Barhi et surtout Medjoul qui se distingue sur le
plan organoleptique par son gout mielleux et son gros calibre d’où son
appellation de ‘‘reine des dattes’’.
Grâce à sa
capacité actuelle de production de plants dattiers in vitro, le défi
de l’indisponibilité
des plants dattiers est désormais révolu sur le plan national.
À présent, le laboratoire de culture ambitionne de renforcer
ses capacités pour passer à la production à grande échelle de type industriel avec un objectif de
production annuelle de dix milles vitro plants de Palmier Dattier.
Si ce projet pilote de culture in vitro a bénéficié d’un
cadre institutionnel national favorable à son développement, il doit aussi sa
réussite à la persévérance et
à la détermination de
l’équipe scientifique dans le transfert technologique.
Comme vous le savez, l’élevage pastoral a, quant à lui et de
tout temps, constitué une des activités principales dans notre pays, notamment
en milieu rural.
Afin d’augmenter les disponibilités en produit laitier, le
Ministère Chargé de l’Elevage en collaboration avec la FAO a mis en place un
programme d’amélioration de la production et de la conservation génétique
animale.
Grâce à l’amélioration génétique, la conservation et
l’utilisation durable de races de chèvres laitières locales, nous disposons
actuellement de 226 têtes d’une génération hybride ayant une production de plus
de 1, 5 litre par chèvre et par jour, contre 0,5 litre par jour et par chèvre
de race locale.
À terme, l’objectif est d’atteindre 1 500 éleveurs avec
une capacité de 100 000 chèvres de chèvres laitières locales hybrides et une
production pouvant atteindre 51 litres par jour et par éleveurs avec une
production laitière jusqu’à 3 litres par jour et par chèvre.
En plus de la promotion de la culture du palmier dattier et
la productivité de l’élevage laitier, nous œuvrons pour le développement de
l’élevage de poulets qui se pratique de plus en plus dans les villages et les
zones périurbaines, ceci constituant une source de protéine et de revenus pour
de nombreuses familles.
Le monde peut atteindre cet objectif ambitieux de Faim Zéro si l’ensemble des pays, et les différents
secteurs professionnels investissent
durablement dans le secteur de l’agriculture.
La faim n'est pas une fatalité mais elle est le résultat d’un
faible investissement dans l’agriculture notamment vivrière et du manque
d'accès à l'alimentation des personnes pauvres.
Le Gouvernement prend une part prépondérante au développement
du secteur primaire notamment :
·
En prenant en charge la réalisation et le fonctionnement des
forages et l’accès à l’eau gratuitement pour les éleveurs et les agriculteurs
du Pays,
·
En fournissant des embarcations et des équipements de pêche
aux pêcheurs des zones côtières
·
En fournissant gracieusement les intrants agricoles aux
agriculteurs et éleveurs.
J’invite donc les investisseurs nationaux et étrangers à se
joindre à notre effort pour la promotion du secteur primaire dans notre pays.
Par ailleurs, notre pays continue de donner une priorité
absolue à l’éradication de la faim par l'appui direct aux personnes
sous-alimentées à travers différents programmes tels que l’octroi de coupons
alimentaires et l’ouverture de cantines scolaires dans les écoles rurales.
Pour conclure mes propos, je veux remercier toutes celles et
ceux qui ont travaillé sans relâche pour l’organisation et la réussite de cette
Journée Mondiale de l’Alimentation.
Je remercie également la FAO, l’UNICEF et la PAM qui sont les
partenaires précieux de la République de Djibouti dans la lutte contre la faim
et l'insécurité alimentaire ainsi que l’heureux propriétaire de cette
magnifique exploitation dans laquelle nous célébrons cette Journée Mondiale de
l’Alimentation.»
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