SEAS/PAM Vers une planification concertée des activités de la protection sociale
SEAS/PAM
Vers
une planification concertée des activités de la protection sociale
La salle de conférence du palais du peuple a abrité
jeudi 20 septembre dernier, une importante cérémonie au cours de laquelle la
secrétaire d’Etat aux Affaires sociales, Mouna Osman Aden, a lancé un projet
d’extension de la protection sociale. Le ministre de l’Economie et des
Finances, chargé de l’Industrie, Ilyas Moussa Dawaleh, l’ambassadeur de l’Union
européenne à Djibouti et auprès de l'IGAD, Adam Kulach, la
représentante-résidente du Programme alimentaire mondial (PAM), Mutinta
Chimuka, plusieurs autres officiels onusiens, des élus locaux, et des
porte-voix de la société civile ont participé à cette cérémonie.
Le programme national de solidarité famille (PNSF) est
le projet phare avec lequel notre gouvernement entend apporter des solutions
adéquates aux attentes des populations vulnérables sur l’ensemble du
territoire national. En effet, l’amélioration des conditions de vie des
personnes démunies est une des priorités majeures de la politique du président
Ismaïl Omar Guelleh qui, à travers le secrétariat d’Etat aux Affaires
sociales(SEAS), a initié ce programme de protection sociale pour lutter contre
la pauvreté et la précarité, et construire ainsi une société plus juste et plus
solidaire.
La cérémonie, organisée le jeudi 20 septembre dernier
au palais du peuple par le SEAS en collaboration avec la délégation de l’UE à
Djibouti et le bureau local du PAM, consistait justement à lancer un
projet d’extension de la protection sociale. Il s’agit d’étendre la
couverture des besoins essentiels des citoyens djiboutiens nécessiteux, des
réfugiés et demandeurs d’asile, et de renforcer leur prise en charge
médicale.
Outre la secrétaire d’Etat aux Affaires sociales,
Mouna Osman Aden, l’évènement a vu la participation du ministre de l’Economie
et des Finances, chargé de l’Industrie, Ilyas Moussa Dawaleh, de l’ambassadeur
de l’UE à Djibouti, Adam Kulach, de la représentante-résidente du PAM, Mutinta
Chimuka, de plusieurs autres officiels onusiens, dont Barbara Manzi et Djanabou
Mahonde, de la chargée de mission de l’OIM
à Djibouti, Lalini Veerassamy, et du
secrétaire exécutif de l’ONARS, Houssein Hassan Darar.
Le président du réseau national des personnes
handicapées, Idriss Moumin Abdi, le conseiller technique à la Présidence en
matière d’handicap, Doualeh Saïd Mahamoud, la secrétaire générale du
département ministériel des affaires sociales, Ifrah Ali Ahmed, le président de
la commune de Balbala, Waberi Nour Eleyeh, et des
porte-voix de la société civile étaient, eux aussi, présents dans la
salle de conférence du palais du peuple.
Après le mot de bienvenue, la représentante du PAM a
pris la parole la première. Mutinta Chimuka s’est félicité de
l’engagement de l’UE dans la lutte contre la pauvreté et l’intégration des
réfugiés et des migrants dans la société djiboutienne. Ce qui va renforcer la
collaboration entre le SEAS et le PAM dans ce domaine.
En effet, le PAM, partenaire officiel du SEAS, a reçu
un financement de 6 850 000 euros, soit l’équivalent de 1 423
000 000 de nos francs, de la part de l’Union européenne pour
mener ce projet.
Mme Chimuka a indique par la suite que c’est le
premier financement que le bureau local du PAM reçoit du fond fiduciaire
d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes
de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique.
La représentante de cette organisation humanitaire a
mis l’accent sur l’importance de ce financement qui, a-t-elle dit, permettra au
SEAS de renforcer la sécurité sociale dans le cadre des moyens de subsistance
et de la couverture médicale gratuite en fournissant des solutions pérennes
dans la démocratisation de l’accès des personnes vulnérables aux services
sociaux sous les cieux djiboutiens.
Pour sa part, l’ambassadeur Adam
Kulach, a salué les efforts du gouvernement de Djibouti à soutenir la
population défavorisée. «En UE, nous apprécions les engagements forts pris
par la République de Djibouti dans le cadre global des actions pour les
réfugiés et surtout les engagements officiels pris au nom du Président de la
République», a-t-il ajouté. Le diplomate européen. Il s’est engagé aussi à
soutenir les actions humanitaires du SEAS et du PAM
On a entendu des échos similaires
dans les propos que le ministre de l’Economie et des Finances, chargé de
l’Industrie Ilyas Moussa Dawaleh, a tenus du haut de la tribune.
Pour clôturer cette série de discours, la secrétaire d’Etat
aux Affaires sociales a indiqué que ce projet financé pour une période de 3
ans, permettra donc à la fois de consolider et d’élargir le champ de
couverture de deux programmes phares initiés et financés par le gouvernement de
Djibouti, il s’agit en l’occurrence du Programme National de Solidarité Famille
(PNSF) et du Programme d’Assistance Sociale Santé ‘‘PASS’’.
«Ces deux programmes sont la traduction de la
volonté politique et du Président Ismail Omar Guelleh à accorder d’abord une
assistance sociale aux personnes les plus démunies et, dans une seconde étape,
à leur offrir les moyens de s’autonomiser en comptant sur leurs propres
efforts. C’est pourquoi le PNSF ne se limitera pas aux transferts
monétaires, mais visera aussi à favoriser un changement des comportements dans
les domaines de la nutrition et de la santé de base grâce à la mise en place de
mesures d’accompagnement pour les ménages ciblés», a-t-elle martelée avec
insistance devant son auditoire.
Souhaitant que les efforts consentis par tous et les
résultats soient à la mesure des attentes, Mme Mouna Aden Osman a lancé
officiellement le projet d’extension de la protection Sociale.
A l’issue de cette cérémonie, la secrétaire d’Etat aux
Affaires sociale et la représentante-résidente du PAM ont entériné la signature
d’un mémorandum d’entente. Lequel définit le cadre de coopération entre le SEAS
et le PAM dans la mise en œuvre des activités de ce projet d’extension de la
protection sociale. En conclusion, les deux parties entendent planifier de concert
leurs activités d’assistance aux familles les plus démunies du pays,
partager leurs expériences et bases de données dans la formulation d’une
stratégie commune de protection sociale.
Rachid
Bayleh
Elles
ont dit…..
Mouna Aden Osman
Secrétaire d’Etat aux Affaires
Sociales
«L’objectif recherché à terme est de casser le cycle
intergénérationnel de la pauvreté»
Financé par ‘‘Le Fonds Fiduciaire européen d’Urgence
pour l’Afrique en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes
profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées
en Afrique’’, ce projet a pour objectif principal de soutenir d’une manière
durable les populations nécessiteuses en leur offrant un paquet de prestations
sociales de nature à les aider à sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Il
s’agira entre autres de mettre à leur disposition un paquet de prestations
sociales diverses pour les aider, en particulier dans la création des
coopérations, d’une part, et la poursuite d’un cursus de formation professionnelle,
d’autre part, pour une partie de la population bénéficiaire du PNSF dans les
milieux urbains, dans l’optique de développer des opportunités de création
d’emploi. Ce faisant, l’objectif recherché à terme est de casser le cycle
intergénérationnel de la pauvreté. Je voudrais ici préciser que le transfert
monétaire dans le cadre de ce financement, sera mis en œuvre en zone urbaine
alors que le PASS couvrira des individus issus tant de milieux urbains que
ruraux. Faut-il préciser, enfin que le financement du projet est de nature à
soutenir les engagements pris par le gouvernement dans le cadre du CRRF
‘‘Comprehensive Refugiees Response Framework’’ et de faciliter une inclusion
progressive de la population hôte mais aussi des réfugiés dans le PASS. Notre
coopération avec le PAM ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonte en effet à plus
de six ans au cours desquels nous avions mis en œuvre, de manière continue un
programme de transferts quasi-monétaires pour soutenir la sécurité alimentaire
des familles en dessous du seuil de pauvreté. Un tel partenariat nous a
naturellement amenés à porter notre choix sur le PAM pour l’exécution du
dit-projet. Le HCR sera, pour sa part, sollicité et consulté d’autant plus que
la population des refugiés sera couverte, progressivement, par l’Assurance
Maladie Universelle. Mais cela ne signifie nullement que nous exclurons de
travailler avec d’autres partenaires. Bien au contraire, nous demeurerons
ouverts à toutes les bonnes volontés et aux partenaires intéressés par le projet.
Du reste, nous ferons appel au soutien tant des instances publiques que
privées. Car nous escomptons atteindre les objectifs du projet avec les
meilleures conditions d’efficience. Ce financement de l’UE nous offre
l’opportunité d’élargir l’assiette de la protection sociale des individus sans
ressources financières et de renforcer notre système de prise en charge des
pauvres dans le cadre de l’AMU. Il permettra d’assurer des transferts
monétaires réguliers et prévisibles à plus de 4000 familles pauvres pendant
trois années successives. Cette assistance financière soutenue réduira, j’en
suis convaincue, le taux de pauvreté extrême d’une manière régulière.
Mutinta Chimuka
Représentante-résidente du PAM à Djibouti
«De
nombreuses personnes fuient leur foyer pour échapper à la sècheresse, aux
combats dans leurs pays. Cela doit s’arrêter!»
Concrètement, pendant trois ans,
4000 ménages issus du registre social qui sont les plus vulnérables sur le
territoire djiboutien seront assistés pour sortir de la pauvreté via un
renforcement du programme de la couverture sociale (PNSF), et à un accès
facilité aux autres prestations sociales fournies par l’Etat. Parallèlement à
cela, 12.500 individus vulnérables comptant les membres de la population hôte,
des réfugiés et des demandeurs d’asile auront également accès aux services de
santé de base (PASS). Ce passage à une dimension supérieure a été possible
grâce à la collaboration efficace et efficiente entre le PAM et le SEAS, sans
oublier le travail de terrain de l’UNFD, notamment par le renforcement du rôle
des guichets sociaux dans les différents arrondissements de Djibouti-Ville et
de la forte coordination entre les équipes respectives. Le renforcement du PASS
en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
permettra aux ménages les plus vulnérables de bénéficier d’une assistance
médicale gratuite et de préserver ainsi leur dignité. En accord avec les
objectifs de développement durables du gouvernement à travers ‘‘Vision 2035’’
et ‘‘la Stratégie pour la Croissance Accélérée et le Promotion de l’Emploi’’
(SCAPE), ce programme participe aux objectifs nationaux durables (OND) dont
notamment : l’OND1 : accélérer la croissance économique,
l’OND3 : limiter l’extrême pauvreté et l’OND6 : une couverture étendue
des soins de santé pour tous. Permettez-moi de rajouter que cette action
participe également au deuxième pilier du plan-cadre des nations unies pour le
développement l’UNDAF, qui est le renforcement des services sociaux et le
développement humain inclusif. La faim, les conflits et la migration sont liés.
Les progrès accomplis dans la lutte contre la faim dans le monde sont en train
de s’inverser. Parce que de nombreuses personnes fuient leur foyer pour
échapper à la sècheresse, aux combats dans leurs pays. Cela doit
s’arrêter ! Pour cela à Djibouti, le PAM assiste le gouvernement par le
biais notamment de l’assistance alimentaire aux réfugiés et aux migrants pour
protéger leurs modes de subsistance. Lorsque des crises surviennent, comme
celles que nous connaissons au Yémen, en Somalie ou en Ethiopie qui impactent
Djibouti pour l’instant, l’assistance que nous apportons est une composante qui
permet aux réfugiés et aux migrants de retrouver la sécurité alimentaire.
Propos
recueillis par Rachid Bayleh
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