Nouveau cadre légal du Partenariat Public-Privé Des acteurs bien outillés
Nouveau cadre légal du Partenariat Public-Privé
Des acteurs bien outillés
A l’issue d’intenses travaux de deux jours,
l’atelier sur la vulgarisation du cadre légal du Partenariat Public-Privé (PPP)
organisé par le ministère de l’Economie et des Finances, chargé de
l’Industrie, en collaboration avec Expertise France et l’Agence française
de développement(AFD) s’est achevé le mardi 18 en début d’après midi au
palais du peuple. Les hauts fonctionnaires du secteur public et les
représentants du secteur privé, réunis sur place, ont pu se familiariser avec
le nouveau cadre juridique et institutionnel en vigueur dans notre pays
présenté.
Lancé
officiellement lundi 17 septembre par le ministre de l’Economie et des
Finances, chargé de l’Industrie, Ilyas Moussa Dawaleh, le cadre légal du
partenariat public-privé dont il était question de vulgariser lors des travaux
de cet atelier, permettrait à notre pays d’attirer des investisseurs étrangers
en infrastructures.
Le ministère
de l’économie et des finances chargé de l’industrie, Expertise France et
l’Agence française de développement (AFD) s’étaient associés pour
organiser cette importante session de formation animée par des consultants
internationaux d’EF.
Lesquels ont
partagé avec les hauts fonctionnaires du secteur public et les représentants du
secteur privé leurs connaissances dans ce domaine, et notamment le Partenariat
Public-Privé comme outil de la commande publique.
Les uns et
les autres ont pu discuter de différents aspects de cet outil indispensable au
développement de l’économie du pays.
A noter que
les objectifs, de cette session de formation, étaient de comprendre les
priorités des intervenants institutionnels impliqués dans un projet PPP
au cours de différentes phases de développement d’un PPP et de bien s’imprégner
des attributions de chaque acteur.
En ce qui
concerne le rôle de la direction des PPP, le directeur du projet ADETEF,
Jean-Philippe Nadal a expliqué aux participants de l’atelier que les notes de
conception doivent être communiquées à cette direction dès le 1ier mars
de chaque année.
«Il
convient cependant de noter que dès lorsqu’une autorité contractante est
destinataire d’une offre spontanée à laquelle elle envisage de donner suite, il
lui appartient de préparer, sans délai, une note de conception qu’elle doit
adresser à la Direction des PPP», a-t-il martelé avec insistance devant
l’assistance réunie le mardi matin au palais du peuple.
Les
participants de l’atelier se sont dits heureux d’avoir élargi leur champ de
connaissances en la matière. Ils donnaient l’impression de s’être imprégnés des
exigences de ce nouveau cadre juridique et institutionnel qui permettra à notre
pays de profiter pleinement de sa situation stratégique et de devenir un pôle
d’attraction pour les investisseurs étrangers.
Rachid
Bayleh
Le point avec…..
Fatouma Ahmed Moussa
Directrice des Affaires Juridiques au MEFI
«Le PPP est un des modes de la commande
publique»
Un PPP est un contrat de longue durée entre une autorité publique
(ministère, entreprise publique, collectivité territoriale, etc.) et un
partenaire privé. Le contrat porte sur la réalisation de travaux, d’un ouvrage
ou d’une infrastructure ou la fourniture d’un service d’intérêt général ou qui
contribue au service public. Par exemple, un PPP pourrait concerner la
construction d’un port, d’une route, d’un pont ou encore l’exploitation de
lignes de bus, de ferry etc. Dans un PPP, le partenaire privé un certain nombre
de risques et des responsabilités de gestion et d’exploitation ainsi que tout
ou partie du financement. Concrètement le PPP peut être de deux types :
ØLe PPP à
paiement public. Dans ce PPP le partenaire privé est rémunéré par l’Etat
mais la rémunération est liée à des objectifs de performance. Par exemple, la
rémunération peut dépendre de la disponibilité ou de la qualité de l'ouvrage ou
du service fourni.
ØLe PPP
concessif. Dans ce PPP le partenaire privé exploite à ces risques et périls un
service ou un ouvrage (bâtiment ou infrastructure) public.
Le PPP est un des modes de la commande publique. Un autre mode de la
commande publique est le marché public.
La République de Djibouti a besoin d’investissements en
infrastructures mais est limitée par sa capacité d’emprunt. Certains projets
pourraient être pré-financés par le secteur privé. L’introduction de la
technologie et de l'innovation du secteur privé afin de proposer des services
publics de meilleure qualité ; L’encouragement du secteur privé à fournir
les projets dans les délais et le budget impartis. Une certitude
budgétaire due à la définition des coûts des projets d’infrastructure présents
et à venir. La sanctuarisation de l’entretien-maintenance et/ou l’exploitation
des actifs afin notamment de garantir la performance de la qualité du service
rendu aux usagers. Le développement des capacités du secteur privé local par
l’intermédiaire d’une participation conjointe au capital du partenaire privé
avec de grandes entreprises internationales, ou comme une possibilité de
sous-traitance pour les entreprises locales. L’obtention d’un rapport
qualité-prix à long terme grâce à un transfert de risques adéquat vers le
secteur privé tout au long du projet. Ces avantages sont contrebalancés par des
risques dus à la complexité des contrats PPP, à leu longue durée, à l’expertise
importante du secteur privé, aux coûts en général plus importants d’un projet
développé en PPP, etc. L’Etat a déjà conclu des partenariats à long terme avec
des partenaires privés (en matière portuaire par exemple). En 2016, le
gouvernement a adopté une Lettre de politique PPP qui formule ses ambitions
pour l’utilisation de ces contrats. Depuis, le gouvernement a travaillé en vue
de l’élaboration et l’adoption d’un cadre législatif et réglementaire, avec
l’aide d’Expertise France. Le cadre juridique est composé d’une loi et de
quatre décrets. Un manuel de procédure et un guide de bonnes pratique seront
adoptées et publiés sous peu.
Le cadre législatif est obligatoire : tous les contrats
répondant à la définition d’un contrat de PPP y sont soumis. Le cadre
juridique prévoit des règles pour l’identification des projets susceptibles
d’être développés en PPP, les caractéristiques auxquelles doivent répondre les
projets et la manière avec laquelle ils vont être évalués, les procédures de
passation du contrat (avec en règle générale, un appel public à la concurrence)
et les règles applicables à l’exécution de tels contrats. Le cadre juridique
prévoit aussi une répartition des responsabilités entre les acteurs
institutionnels existants ou spécialisés (comme la nouvelle Direction des PPP
et la Commission de régulation des PPP).
Propos
recueillis par Rachid Bayleh
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