Sauvegarde du patrimoine culturel immatériel Djibouti au diapason


Sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
Djibouti au diapason




Sauvegarde du patrimoine culturel immatériel
Djibouti au diapason
Le ministère des affaires musulmanes, de la culture et des biens Waqfs et le bureau régional de l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont organisé au palais du peuple un atelier de quatre jours qui permettra aux participants d’avoir une idée sur les textes fondamentaux de la convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel que notre pays a ratifié en 2007. Lancé lundi matin par le ministre Moumin Hassan Barreh, une conseillère régionale sur le programme culturel de l’UNESCO, Karalyn Monteil, et un expert international d’origine mauritanienne,  Mohamed Lemine, sont chargés d’animer les travaux de cet atelier.
En 2003, la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a adopté la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui est entrée en vigueur en 2006. Notre pays a ratifié cette convention en 2007. Suite à cette ratification, le ministère en charge de la culture a rassemblé une quarantaine de personnalités, dont des chefs coutumiers, des membres de la société civile, des représentants de l’ONTD, des enseignants-chercheurs à l’université de Djibouti, des élus régionaux, des représentants des ministères de la communication, de l’environnement, des responsables du théâtre des Salines, des artistes et des écrivains afin de s’imprégner des textes fondamentaux  de cette convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de notre pays.
A l’issue de la seconde journée de cette formation, les apprenants ont pu se familiariser avec le processus de mise en œuvre de la convention, et les techniques de sensibilisation sur le patrimoine culturel immatériel.
L’expert international dépêché sur les lieux par l’UNESCO, entouré de l’expert djiboutien dans ce domaine, Idriss Moussa Ahmed, et de la conseillère régionale sur le programme culturel de l’UNESCO, Karalyn Monteil, a pu avec les participants identifier et inventorier le patrimoine culturel immatériel de notre pays.
«L’authenticité et l’intégralité aident à définir la valeur limitant souvent les changements » a-t-il dit à ses interlocuteurs.  Pour l’expert d’origine mauritanien, il faut comprendre sauvegarder le patrimoine par mettre en valeur et assurer sa viabilité. «Il faut sensibiliser la communauté pratiquante tel ou tel patrimoine de le pratiquer afin qu’il puisse exister», ajoute-t-il.
On entend par patrimoine culturel immatériel a-t-il souligné, les pratiques, les représentations, les expressions, les connaissances, le savoir-faire ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés; qu’une communauté, un groupe où un individu reconnaît comme faisant partie de son patrimoine culturel.
La conseillère régionale du programme culturel de l’UNESCO, Karalyn Monteil, a de son côté affirmé que Djibouti est en train de prendre de l’élan au niveau de la culture et dans le domaine de la sauvegarde du patrimoine.
Bien imprégné que le PCI est transmis de génération à génération, et fournit aux communautés un sentiment d’identité et de continuité ainsi que le respect mutuel, les participants se sont dits heureux d’avoir élargi leurs connaissances pour la sauvegarde du patrimoine.
Rachid Bayleh
Le point avec…
Mohamed Lamine
Expert international

« Assurer la viabilité du PCI »

À la fin des années 1990, il y a eu un soutien massif en faveur de l’élaboration d’un nouvel instrument normatif parmi les États membres de l’UNESCO, en particulier de ceux d’Asie de l’Est, d’Afrique et d’Amérique latine. En 2001, les organes de l’UNESCO ont donné instruction au Secrétariat d’organiser une réunion intergouvernementale destinée à parvenir à un consensus sur le texte « d’un avant-projet de convention internationale ».
Le patrimoine immatériel comporte souvent des éléments matériels qui y sont associés (lieux, édifices, objets, matériels, costumes, instruments) et la majeure partie du patrimoine matériel a des pratiques ou des valeurs immatérielles qui s’y rattachent. Bien que les patrimoines matériel et immatériel soient souvent étroitement liés, les États membres de l’UNESCO ont décidé qu’il était nécessaire de mettre en place une Convention distincte pour le PCI et sa sauvegarde.
Les principales motivations de cette prise de position étaient que l’amendement de la Convention du patrimoine mondial pour y inclure le patrimoine immatériel serait très difficile à obtenir, que les définitions du patrimoine mondial ne correspondaient pas aux idées que se faisaient les États membres sur la définition du PCI; et que les mesures envisagées pour protéger le patrimoine matériel et sauvegarder le PCI, avec les communautés concernées, étaient très différentes.
Tandis que la conservation du patrimoine matériel était traditionnellement axée sur la préservation des traces matérielles du passé – objets et édifices, la nouvelle Convention du patrimoine immatériel allait se focaliser sur la sauvegarde du patrimoine vivant. Dans certains cas, bien entendu, la sauvegarde peut comprendre le fait d’assurer la disponibilité d’outils et de matériels, ou d’autres conditions matérielles, indispensables pour la représentation ou la transmission du PCI.
La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a ensuite été préparée à l’UNESCO entre septembre 2002 et juin 2003. Elle a été adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO en octobre 2003; peu de temps après, les États ont commencé à la ratifier et elle est entrée en vigueur le 20 juin 2006 ; trois mois après on arrivait à trente ratifications (article 34).
La Convention définit la sauvegarde comme un moyen « d’assurer la viabilité du PCI » ; il est souvent reformulé comme un moyen d’assurer la pratique continue et la transmission du PCI tout en maintenant sa valeur et sa fonction pour les personnes concernées. Les mesures de sauvegarde peuvent être destinées à créer des conditions générales favorables dans lesquelles le PCI présent dans un pays peut s’épanouir. Les mesures de sauvegarde peuvent également viser des éléments spécifiques du PCI ou des groupes d’éléments qui sont confrontés à des menaces ou des risques pour leur viabilité continue. La mise en œuvre des mesures de sauvegarde du PCI à différents niveaux est une tâche que la communauté internationale est de plus en plus désireuse de soutenir, comme le montre la rapide ratification de la Convention.
Étant donné que le fait de sauvegarder le patrimoine culturel immatériel signifie assurer qu’il continue à être pratiqué de nos jours sans compromettre l’aptitude des prochaines générations à en avoir la jouissance à l’avenir, il peut à la fois contribuer aux agendas du développement durable et en bénéficier. Le développement durable a été défini en 1987 par la Commission Brundtland comme un «développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre l’aptitude des générations futures à satisfaire leurs propres besoins.
 Propos recueillis par Rachid Bayleh

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Portrait: Abdi Nour Allaleh :

Industrie agroalimentaire : Douda met en œuvre une politique commerciale de proximité

Portrait : Abayazid Ali Dahabli Un artiste aux doigts magiques