Projet géothermique de Fialé Le Président de la République lance les travaux de forage
Projet géothermique de Fialé
Le Président de la République
lance les travaux de forage
Le
Président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a procédé le 11 juillet 2018 au lancement
des travaux de forage du premier puits géothermique de Djibouti, sis à Fialé
près du Lac Assal. L’initiative s’inscrit dans le cadre de l’ambition nationale
qui est l’utilisation à 100% de l’énergie renouvelable d’ici les années à
venir. La cérémonie de démarrage des opérations de forage a vu la
participation de la Première dame du pays et présidente de l’UNFD, Kadra
Mahamoud Haid, du Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, du président de
l’Assemblée nationale, Mohamed Ali Houmed, des membres du gouvernement dont le
ministre de l’Energie chargé des Ressources naturelles, Yonis Ali Guedi, et son
homologue kenyan Charles Keter, des parlementaires, des ambassadeurs
accrédités à Djibouti, et un bon nombre de personnalités aussi bien civiles que
militaires.
L’exploitation
de l’énergie géothermique, que la population djiboutienne appelait de ses vœux
depuis l’indépendance, est en passe de devenir une réalité. Le Président
de la République a en effet lancé le 11 juillet 2018, lors d’une cérémonie conjointement
organisée par Electricité de Djibouti et le ministère de l’Energie
et des Ressources naturelles, les travaux de forage du premier site
géothermique du pays.
Au
fil d’une journée marquante
Outre le Président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, et la
Première dame, Kadra Mahamoud Haid, l’événement a vu la participation du chef
de la primature Abdoulkader Kamil Mohamed, du président de l’hémicycle national
Mohamed Ali Houmed, le ministre de l’énergie et des ressources naturelles Yonis
Ali Guedi accompagné de son homologue du Kenya Charles Keter, les autres
membres du gouvernement djiboutien, les parlementaires, des ambassadeurs des
pays amis dont le chef de la chancellerie française Christophe Guilhou,
l’ensemble des partenaires et sponsors financiers dont, le représentant
résident de la Banque mondiale Atou Seck et celui de la Banque africaine de
Développement.
Le préfet de Tadjourah, Abdoulmalik Mohamed Banoita, les élus
régionaux de sa préfecture, la représentante du système des nations unies Barbara
Manzi, des représentants d’organisations non-gouvernementales, un bon nombre de
personnalités civiles et militaires, et des habitants des alentours du
site de Fialé ont eux aussi assisté à cette cérémonie.
C’est
sous le rythme du Charah, du Wilwilé et du Hora des troupes de danseurs
folkloriques et de chants glorifiant le développement de notre pays par les
troupes nationaux Al Khazali, 4 mars et biens d’autres que le président de la
République Ismail Omar Guelleh et la première Dame Kadra Mahamoud Haid ont été
accueilli, dès leur arrivée sur les lieux.
Les
caractéristiques du chantier
Après
un mot de bienvenue suivi d’un historique sur les recherches géothermiques à
Djibouti, la cérémonie a pu débuter. Le directeur général de l’EDD
a pris la parole le premier. Djama Ali Guelleh a indiqué qu’avec la nouvelle
technique de forage «dévié», il est possible de capter les ressources
géothermiques de plusieurs failles et ainsi augmenter la production de chaque
forage. Fin connaisseur du sujet, le directeur général Djama Ali a
donné quelques précisions géologiques «les plaques techniques se
séparent à cet endroit et il y a donc présence d’un nombre de failles très
importants. La présence du Lac Assal à -153 mètres et qui est située à moins
de 15 km de la mer fait que l’écoulement ou l’infiltration d’eau de mer vers le
Lac Assal passe par ces failles», a-t-il dit en substance.
Il a
mis en exergue que les travaux d’exécution des trois forages géothermiques de
Fialé seront terminés dans sept mois et suivra une période de test de
production de deux semaines soit une durée totale d’environ huit mois.
Pour
sa part, le représentant de la Banque mondiale, Atou Seck, a souligné que
le programme de forage du projet ouvrirait la porte à la production d’une électricité
plus fiable, abondante et à bas coût qui stimulerait le développement du
secteur privé dans le pays, en phase avec les objectifs de croissance durable
de la Vision 2035 de Djibouti. Le haut responsable de la Banque
mondiale n’a pas caché son engagement et sa détermination à accompagner la
nation djiboutienne dans sa quête de transformation structurelle. «Nous rêvons
grand avec vous. Nous y croyons et vous accompagnerons» dit-il pour clore son
intervention.
On
entendait des propos similaires sur les lèvres du directeur de la BAD.
De
son côté, l’ambassadeur de la France, Christophe Guilhou, s’est dit fier
de participer via l’Agence Française de Développement, au processus
d’exploration géothermique qu’elle finance à hauteur de 2,5 millions d’euros.
Pour
clore cette série d’interventions, le ministre de l’Energie et des Ressources
naturelles s’est exprimé le dernier. M. Yonis Ali Guedi a indiqué que le
potentiel géothermique de notre pays est estimé à un millier de méga
Watt. «Le secteur de l’énergie de notre pays est, malgré tous nos
efforts et indépendamment de notre volonté in-interruptible, caractérisé par
une des plus faibles capacités électriques installées par habitant. Ce qui,
avec une consommation énergétique moyenne de 129 kWh/personne/an fait du
Djiboutien Lambda, un des plus faibles consommateurs d’énergie électrique au
monde, bien moins que la moyenne Africaine, qui elle, est estimée à 575
kWh/personne/an et se trouve bien en deçà d'une moyenne mondiale à plus de 3125
kWh/personne/an»,a-t-il ajouté.
Pour
atteindre les objectifs du développement économique du pays, le ministre a
souligné le choix de son ministère de miser sur les investissements directs
étrangers, et de lancer le pays vers une nouvelle organisation du marché de
l'électricité qui n'est autre que la libéralisation de la production de
l'électricité. Un marché qui se devra d'être non seulement libéral, mais aussi
concurrentiel, et où les énergies renouvelables seront "LA" pièce
maitresse pour établir un modèle efficace, équitable et durable de
développement dans un mix énergétique diversifié.
Un
projet ambitieux et prometteur
Situé
à Fialé, localité entre le Goubet et le Lac Assal, ce projet ambitieux et
prometteur, dont l’objectif est de confirmer l’existence des ressources géothermiques
de la Caldera Fialé, de tester la qualité de la vapeur et d’évaluer la quantité
d’énergie électrique productible, a bénéficié des financements de la
Banque mondiale, de la Banque africaine de développement, de l’OFID, de l’AFD,
du GEF, de l’ESMAP, et du gouvernement de Djibouti.
A
noter que plusieurs sociétés internationales et locales ont été mises à
contribution dans le cadre de la mise en œuvre de ce chantier d’envergure.
Telle la société Géothermal Consulting, Géologica, société américaine, qui
fournit une assistance technique géothermique au projet. L’Iceland Drilling
Company, société islandaise a été engagée pour la réalisation des forages
profonds utilisant la technologie des forages déviés grâce à la foreuse HH1300
d’une capacité de 240 tonnes. La société tunisienne STEG effectue des
prestations de services auprès du directeur du projet à la tête de
l’unité de gestion où contribuent le CERD et l’ODDEG à travers la
participation de leurs directeurs généraux. L’entreprise chinoise Dji Fu assure
la réalisation de divers travaux de génie civil comme la route d’accès du
site. Et la société djiboutienne Enerbat s’occupe de la fourniture
des conteneurs habitables, vont coopérer durant les 8 mois de travaux de ces
sites pour permettre notre pays d’accéder à l’énergie géothermique.
Rappelons
aussi que d’autres sociétés sont en cours de recrutement pour la fourniture des
équipements de test et des instruments de mesures des tests ainsi que des
sociétés pour la logistique liée aux tests de forages et au contrôle des tests
et de leurs résultats.
Vers
une baisse des tarifs d’électricité
Il s’agit donc d’un évènement hautement important pour notre
pays où, l’acquisition d’une énergie renouvelable et abondante est érigée en
priorité absolue dans les objectifs de notre Gouvernement.
Outre la baisse de prix d’électricité pour les ménages
djiboutiens, l’exploitation de la géothermie se traduira inéluctablement par la
création d’un plus grand nombre de projets économiques, notamment dans le
commerce.
Elle contribuera surtout aussi à connecter notre pays avec les
dispositions propices à la réalisation d’une véritable industrialisation :
ce qui se traduira rapidement par une forte création d’emplois.
Rappelons
que cet événement marque la fin d’une longue période d’étude et de prospection
qui s’est étendue sur deux années.
A
l’issue de la cérémonie, le Président de la République a visité le site
avant de lancer officiellement les travaux de forage de ce premier puits de
ressources géothermiques
Rachid Bayleh
Ils ont dit...
Djama Ali Guelleh, directeur général d’EDD
«Nous
sommes enfin en mesure de réaliser trois forages déviés d’une longueur linéaire
de 2.800 mètres pour une longueur verticale de 2.500 mètres»,
«Aujourd’hui nous sommes sur le site
où nous avions foré il y 30 ans le forage Assal 5 qui avait donné une
température de 360° C à environ 2.100 mètres mais malgré les différentes
stratagèmes déployés malheureusement la perméabilité est restée nulle. Nous
avons hérité gracieusement des études réalisées par la REI qui avait identifié
ce site appelé Caldera Fialé comme le meilleur endroit pour trouver le
maximum de ressources pour des raisons géologique et technologique.
Nous
remercions l’ensemble des bailleurs de fonds et plus particulièrement l’Agence
Française de Développement, la Banque Africaine de Développement et la Banque
Mondiale qui ont participé activement à la question proprement dite de la
composante du projet que chacun a financée. Nous
remercions l’AFD pour leur soutien au moment de la négociation avec le
fournisseur des matériels consommables. Nous
remercions la BAD pour le financement complémentaire de 15 Millions de $US pour
compléter le budget nécessaire pour réaliser les 3 forages déviés. Nous
remercions la Banque Mondiale pour nous avoir assistés non seulement à la
redéfinition du programme de Développement Géothermique (Ben Mecher) et surtout
à la révision de la spécification technique de la foreuse, ce qui a permis à la
réduction substantielle du coût d’un forage. Avec
ce financement, nous sommes enfin en mesure de réaliser trois forages déviés
d’une longueur linéaire de 2.800 mètres pour une longueur verticale de 2.500
mètres.
- un
volet « formation » du personnel du CERD et de l’ODDEG, et plus de 14
personnes (des géologues, des géochimistes, des foreurs, des ingénieurs de
réservoir etc …) seront intégrées dans les différentes équipes de l’IDC et de
la GCC.
- un
volet « test du réservoir supérieur » qui consiste entre-autre à
faire des prélèvements du fluide à différents niveaux et des mesures de
gradient de température, ainsi que de l’injection d’eau de mer pour évaluer sa
perméabilité.
La
préparation et la conduite de ce projet de la géothermie Fialé a été
extrêmement complexe non seulement en matière technique, mais aussi en
termes de la gestion proprement dite. Certes
l’apport des consultants et les responsables de projet de la Banque Mondiale,
de la BAD, et de l’AFD a été déterminant mais l’équipe de l’UGP dont Docteur
JALLUDIN, Docteur KAYAD et l’Ingénieur MOHAMED CHAARI ainsi que l’ensemble du
personnel du bureau de l’UGP ont fait preuve de dévouement remarquable et n’ont
ménagé aucun effort pour faire aboutir ce projet chacun à son niveau. Aussi les
agents EDD appelés à prêter main forte à l’UGP ont toujours donné entière
satisfaction.»
Yonis Ali Guedi, ministre de l’Energie, chargé des Ressources naturelles
«L’énergie constitue l’épine
dorsale du développement socio-économique de tout pays qui aspire à un avenir
meilleur»
«Dans sa longue course pour le développement de son potentiel géothermique,
notre pays s’est montré endurant, persévérant et dévoué, et n’a cessé d’avancer
au pas. Depuis cette première campagne d’exploration au milieu des années 70,
aux campagnes de forage du début et de la fin des années 80, en passant par
l’acquisition récente de deux foreuses. Nous avons fourni, et nous pouvons nous
le concéder je l’espère, des efforts incessants pour développer cette capacité.
Cela se manifeste aujourd’hui par la multitude de partenaires ici réunis, qui
participent au financement de ce projet. Ils sont des acteurs financiers ou
techniques, et plantent avec nous sur ce même sol de Fiale, les semences
nécessaires pour exploiter l’énergie de demain. Nous, du coté du Ministère de
l’Énergie, continuerons à nous donner les moyens nécessaires qu’exige le
développement de ce potentiel inhérent au développement sectoriel de l’énergie,
mais aussi de la République de Djibouti. L’énergie, constitue l’épine dorsale
du développement socio-économique de tout pays qui aspire à un avenir meilleur.
Sans énergie, l’éducation passe à un niveau secondaire, la santé stagne à un
niveau sommaire et enfin l’accès aux nouvelles technologies quant à elle, ne
demeurera qu’au stade d’une étoile filante que l’on ne pourrait
qu’admirer au passage. L'énergie est un activateur des facteurs de
développement socio-économiques majeurs. Nous avons donc aujourd’hui, plus que
jamais – les outils nécessaires pour faire changer notre pays, et prendre
conformément à la vision 2035 du Président de la République, le choix de nous y
impliquer corps et âmes et en tirer "le meilleur" des parties. Pour
faire face à cette condition, le ministère de l’Énergie s’est attelé depuis la
dernière décennie, à renforcer son cadre légal et institutionnel afin de
favoriser les investissements directs étrangers dans le secteur de l’énergie,
et cela parallèlement aux autres combats bien connus que le ministère mène,
notamment dans le cadre de l’extension du réseau urbain et périurbain et enfin
la densification de l’électrification rurale qui permet de lutter de manière
efficace, contre la précarité énergétique qui sévit largement parmi nos
populations. Et nous espérons, qu’elle ne sera bientôt qu’un lointain souvenir.
Souvent nos populations ainsi que nos représentants parlementaires nous demandent,
et vous me le concéderez encore une fois, à quand une électricité peu chère et
abordable ? C’est dans des occasions telles que celle qui s’offre à nous
aujourd’hui, que la réponse à cette question est la plus opportune. En effet,
notre capacité électrique installée et basée principalement sur des sources
thermiques au diesel ou au fioul lourd, nous rend étroitement dépendants de
l’inflation du prix des produits pétroliers (notons que le prix du Brent est
passé de 23 USD à près de 90 USD de 1990 à 2018). N'ayant aucune ressource
pétrolière prouvée, nous sommes donc, faiblement armés contre les fluctuations
des produits pétroliers. Un coût faible de l’électricité pour les ménages, les
entreprises et pour l’ensemble des consommateurs, passe donc inéluctablement
par l’exploitation de notre potentiel énergétique naturel et renouvelable dont
la géothermie, l’éolien mais aussi le solaire sous ses différentes
formes. Nous sommes riches ! Nous sommes riches de par notre
potentiel énergétique, et nous nous devons d'y investir pour mieux nous
préparer à répondre aux défis de demain. Demain est un autre jour,
dit-on ! Mais demain, c’est déjà aujourd’hui pour nous autres
énergéticiens ! Les développements économiques, sociales et industrielles
d’aujourd’hui, imposent déjà une cadence infernale au développement du secteur.
Bientôt, vous verrez l'avènement de la convergence des producteurs indépendants
de l'électricité, qui grâce à leurs fonds propres, vont investir dans le
sous-secteur de la production de l'électricité de notre pays. Puissent-ils même
être Djiboutiens! Les potentiels en énergies renouvelables de notre pays sont
bien connus. Nous disposons en effet d’un potentiel géothermique avéré de 600 à
1000 MW, d’un important potentiel éolien avec des vitesses de vent compris
entre 10 et 14 m/s, mais surtout d’un potentiel solaire qui constitue la
principale richesse en énergie renouvelable, avec une irradiation normale
directe de près de 2430 kWh/m2/an compatible avec une production à partir du
solaire photovoltaïque ou thermique. La stratégie énergétique de notre pays
place donc les énergies renouvelables sur un piédestal, et la géothermie comme
source de base dans le nouveau mixte énergétique de notre pays. La République
de Djibouti se focalisera donc en premier lieu, sur le développement son
potentiel renouvelable, pour satisfaire à ses besoins énergétiques et renforcer
sa capacité de production qui a cru rapidement ces dernières années avec la
nouvelle politique de développement des infrastructures portuaires, aéroportuaires
et routières. Cette capacité de près de 100 MW à l’heure actuelle, devra passer
à plus de 1000 MW à l’horizon 2030. Une augmentation considérable de notre
capacité de production est donc nécessaire pour combler ce fossé et suivre la
cadence».
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