Diaspora
Entretien
avec…
Ismaël Hassan Ali alias ‘‘Oday’’, vainqueur du 20 km de Djibouti en 1993
Nous avons rencontré dimanche dernier dans les locaux de la
direction de la culture un ancien athlète djiboutien qui vit actuellement en
Belgique. Il s’agit de l’ancien coureur de 5000m, 10 000m et du semi marathon,
Ismaël Hassan Ali, alias ‘‘Ismaël Oday’’. Il a, en effet, remporté de nombreux
trophées dans des courses internationales qui ont eu lieu à Djibouti et en
Europe. Vainqueur de la 4ième édition du 20 km de
Djibouti en 1993 et également vainqueur en 1998 du 24ième Grand
Prix Gaston Reiff en Belgique, ‘‘Ismaël Oday’’ fait partie des sportifs qui ont
marqué l’histoire de l’athlétisme djiboutien. Sa sélection aux Jeux olympiques
d'Atlanta en 1996 a été l’apogée de sa carrière sportive. Après 22 ans
d’absence du pays, la nostalgie a incité ‘‘le champion’’ à revenir cette
année au bercail.
RB La Nation : Veuillez vous
présenter aux lecteurs du journal ‘‘La Nation’’.
Je m’appelle Ismaël Hassan Ali, je suis un ancien athlète
djiboutien. J’étais parmi les meilleurs de notre pays qui ont pris la relève
après les marathoniens Ahmed Saleh, Abdillahi Charmarké, Robleh Djama et Seko
Hamadou. Je faisais équipe avec Omar Abdillahi et Yahye Aden. Je suis né le 5
décembre 1966 à Djibouti, j’ai suivi mes études du primaire à l’école du
quartier 6 puis à Arhiba. Ensuite, j’étais au collège d’Ambouli où j’ai été
jusqu’en classe de 3ième. J’habite actuellement en Belgique, je
suis marié et père de trois enfants. Depuis 2005, je suis entraîneur et j’ai
une petite école d’athlétisme. Je suis aussi le président de la diaspora
assajog de Belgique.
2)- Parlez-nous un peu de votre carrière en athlétisme.
J’ai été détecté lorsque j’étais en classe de 3ième par
mon professeur d’EPS, M. Meyer qui m’a beaucoup entraîné. J’avais fait d’abord
mes preuves dans les 5000 m et je remportais tous les cross organisés dans le
pays. Ma performance m’a permis de rejoindre par la suite l’équipe nationale.
Nous nous entraînions à Ali Sabieh. Bien sûr en ce temps là, le centre et ses
infrastructures sportives actuelles n’existaient pas. Nous n’avions pas la
chance de nous exercer dans un complexe sportif installé à Djibouti. Pour
améliorer nos performances, nous étions obligés de quitter le pays. En 1986, le
ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports m’a donné l’opportunité
d’aller en France pour m’entraîner. Et c’est durant cette période que je me
suis perfectionné dans les 10 000 m et les semi marathons. En 1987, j’ai
participé à une course internationale. J’ai représenté ainsi mon pays pour la
première fois aux championnats arabes de cross-country qui ont eu lieu en
Tunisie. Lors du 20 km international de Djibouti en 1993, organisé par le
ministère de la jeunesse, des sports et des affaires culturelles, le travail
avec mes coéquipiers m’a permis de terminer premier devant les Ethiopiens. J’ai
participé aussi aux jeux olympiques d’Atlanta et de Séoul dans les séries de
5 000 m et de 10 000 m. Et j’ai bouclé en 28’ 17’’ le 10 000 m
et le 5 000 m en 13’31’’.
3)-Vous voilà de retour au pays après 22 années d’absence, alors
comment s’est passé votre retour et qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez mis
le pied sur le tarmac de l’aéroport ?
Beaucoup d’émotions. C’était vraiment quelque chose
d’extraordinaire. Car sur cet aéroport où j’étais parti seul 22 ans auparavant,
je suis revenu en famille. Comme mes enfants sont tous nés à l’étranger, pour
eux et pour nous (parents) tout était particulier.
4)-Comment voyez-vous le progrès que connaît Djibouti depuis
votre longue période d’absence du pays ?
Des progrès énormes sont faits dans tous les domaines. Les
grands projets d’infrastructures portuaires et ferroviaires qui ont étés menés
suscitent l’admiration.
L’Université de Djibouti avec son nouveau campus à Balbala,
ainsi que la création de la Faculté de Médecine sont des atouts indispensables
pour l’éducation et l’enseignement de nos jeunes concitoyens. Les
perspectives d’avenir de notre pays sont très bonnes. Il y a eu une
amélioration des conditions de vie de la population, car des milliers de
logements sociaux ont été construits. Je peux citer autant d’actions qui ont
servi au développement de Djibouti, entre autre la gigantesque zone franche de
PK 23 qui fait de Djibouti un hub économique et commercial de la région. Je
suis vraiment heureux de constater que notre pays ambitionne de devenir la
porte d’entrée des produits asiatiques dans les pays de la Corne.
Dans le domaine sportif aussi, il y a eu un développement
énorme. Des complexes sportifs ont été construits aussi bien à Djibouti ville
que dans les régions de l’intérieur.
Djibouti a vraiment avancé et c’est une chose à encourager. Cela
montre l’abnégation de notre gouvernement à faire progresser le pays vers un
rayonnement international. J’exhorte donc les Djiboutiens et surtout les jeunes
à profiter de ces installations sportives et à ne pas céder aux sirènes de la
consommation du khat, de la cigarette, et de toute sortes de
drogues.
5)-Toute diaspora joue un rôle très important dans le
développement de son pays d’origine. Vous, en tant que président de la diaspora
assajog, dans quel domaine comptez-vous intervenir pour développer la
population et la région d’Ali Sabieh ?
Il y a plusieurs associations qui ont pour mission de mobiliser
les Djiboutiens de la Diaspora et d’encourager leurs contributions au développement
social et économique de Djibouti. Notre association appuie des actions
d’intérêt général avec comme priorités la lutte contre les drogues et la
promotion du sport. C’est en ce sens que nous avons apporté des équipements
sportifs (des maillots, des chaussures, des ballons, des tenues et des sifflets
pour arbitres, des chronomètres…) à une dizaine d’équipes de jeunes joueurs de
football. Nous avons pris contact avec le préfet Mohamed Waberi Assoweh et les
membres du conseil régional dont le président Omar Ahmed Wais. Ils
nous ont bien accueilli et nous ont octroyé des parcelles de
terrain.
Propos
recueillis par Rachid Bayleh
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